Une histoire de fous


J’aime les Fous de Bassan (Morus bassanus), élégants oiseaux de mer, au vol majestueux, aux plongeons spectaculaires et aux yeux clairs (quand ils n’ont pas été victimes de grippe aviaire). Les Fous de Bassan sont les plus grands oiseaux de mer d’Europe. Adultes, ils mesurent entre 85 et 90 cm de longueur et ils ont une envergure de 165 à 180 cm et pèsent entre 2,8 et 3,2 kg.

J’ai découvert ce jour, au cours d’une lecture, que l’un des cousins de Morus bassanus a les pieds palmés — rien d’extraordinaire, s’agissant d’un oiseau de mer — et BLEU TURQUOISE, comme s’il avait chaussé des palmes au magasin de sport du coin !  Le Fou à pieds bleus (Sula nebouxii) est de la même famille que ce Fou de Bassan qui nous fait parfois l’heur de sa visite, au large des côtes bretonnes : les Sulidés. Il mesure en moyenne 81 cm de long et pèse 1,5 kg, son envergure peut atteindre 165 cm. Il vit aux Amériques (50% de sa population vit aux Galapagos), et nous n’avons donc aucune chance de l’admirer en Bretagne, mais nous pouvons le faire, magie de l’internet, sur cette vidéo

Las, je n’étais pas au bout de mes surprises, quand, étudiant plus avant la famille des Sulidae, je découvris l’existence d’un autre Fou aux pieds colorés : le Fou à pieds rouges (Sula sula) est le plus petit des fous, (longueur : 71 cm / envergure : 137 cm), et, comme son nom vernaculaire l’indique, il  possède des pattes palmée rouges. Les fous à pieds rouges ont une vaste distribution géographique, à Hawaii, dans la mer des Caraïbes , dans l’Atlantique, le Pacifique et l’océan Indien. Il devrait être possible, avec beaucoup de chance, de l’observer par chez nous ! En attendant de se montrer, il fait le beau sur cette vidéo

Le site oiseaux.net nous apprend que la famille des Sulidae comporte 3 genres (Morus, Papasula et Sula) et 10 espèces. Ce sont des oiseaux pélagiques, de taille moyenne à grande et à la silhouette similaire (corps fusiforme, longues ailes étroites, long cou, longue queue cunéiforme). Ils sont profilés pour parcourir à grande vitesse de grandes distances en vol au-dessus des étendues océaniques, profitant des vents et des vagues induites pour optimiser leur vol.
Les yeux sont légèrement tournés vers l’avant et vers le bas, ce qui leur procure une large vision binoculaire sans désaxer la tête. Lors des plongées, les membranes nictitantes couvrent les yeux. Le bec conique est long et fort, pointu et sans crochet. Il est dépourvu de narines externes. Comme chez tous les oiseaux marins, il existe des glandes à sel pour évacuer le sel en excès dans l’organisme, ici par le bec.
Leurs pattes sont totipalmées, c’est-à-dire que la palmure englobe les 4 doigts. Elles sont souvent vivement colorées.
Les fous capturent leurs proies (poissons et autres taxons pélagiques) en mer en plongeant, seuls ou en groupe. Ils peuvent plonger d’une grande hauteur (jusqu’à 40m) et pénétrer le milieu marin en profondeur (en moyenne 10-15 m, max. mesuré 35). La durée moyenne d’immersion est 5 à 10 secondes. Au moment de l’impact avec l’eau, les ailes sont complètement rabattues et tendues vers l’arrière dans l’axe du corps pour faciliter la pénétration en minimisant le choc. Les proies peuvent être poursuivies à la nage. Généralement, les proies, capturées avec le bec, sont placées dans la poche gulaire puis consommées lors de la remontée ou en surface, après expulsion de l’eau avalée avec elles. Adaptation morphologique, des sacs aériens disposés en protection de la tête et de la poitrine amortissent aussi le choc avec l’eau et facilitent ensuite la remontée vers la surface.

Fin de cette histoire de Fous !

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